« En fait, je veux pouvoir fêter ma retraite dans les six mois à venir
avec une exhibition surtout pour mes fans et mes proches, je veux
pouvoir le faire où je veux, quand je veux. Ici, je dirai que c'est
presque encore un entre deux. Au début, j'ai expliqué à mon agent que je
ne pourrai sûrement pas m'exprimer ici car il y aurait pu avoir trop
d'émotions. Maintenant que l'annonce a été faite, je ne sens mieux,
soulagé. De ce fait, je pense que ce week‐end va se passer de façon
« relax ». » ( RTS)
« Je n'ai pas eu le temps de lire avec
précision ce qui a été dit sur moi, je parle des longs articles. Mais je
veux le faire et je vais le faire. J'ai demandé à mes parents de tout
compiler pour que je puisse consulter tout ça plus tard tranquillement »
( Le Temps)
« Bien sûr. Sans aucun doute. Je veux dire, je pense
que cela pourrait être, je ne sais pas, une situation unique, vous
savez, que si cela devait arriver, depuis le temps que nous nous battons
ensemble, en ayant toujours ce respect l'un pour l'autre, les familles,
nos équipes d'entraîneurs, nous nous sommes toujours très bien
entendus. Pour nous aussi, traverser une carrière comme celle que nous
avons eue et finalement être capable d'avoir une relation agréable, je
pense que c'est certainement un grand message non seulement pour le
tennis mais aussi pour le sport et peut‐être même au‐delà. C'est
pourquoi je pense que ce serait formidable. » ( à l'O2)
« Les
gens aiment toujours se comparer. Je le vois tous les jours avec mes
jumeaux. Sans le vouloir, on les compare. Nous ne devrions pas, jamais.
Naturellement, nous faisons la même chose dans le tennis. (...) J'ai ma
propre carrière, je suis mon propre joueur, qui avait besoin de défis.
Eux aussi avaient besoin d'un challenger comme moi. Comment pouvez‐vous
comparer ? Qu'est‐ce qui est le mieux ? Gagner quand on est vieux ou
quand on est jeune ? Je n'en ai aucune idée, vous savez. C'est mieux de
gagner sur la terre battue ou sur le gazon ? Je ne sais pas. Est‐il
préférable d'avoir des années super dominantes ou de revenir d'une
blessure ? Je ne sais pas. Qui est le plus grand ? (une question
difficile dans d'autres sports également comme le basket, ndlr).
Probablement Michael Jordan. Mais ne serait‐ce pas LeBron ? Certaines
statistiques le disent. Je pense que c'est un phénomène des réseaux
sociaux. Tout le monde utilise le mot 'GOAT', 'GOAT', 'GOAT', 'GOAT',
'GOAT', 'GOAT'. Je me dis : 'Allons, il ne peut pas y avoir autant de
'GOAT'. En Suisse, nous avons beaucoup de 'goat' (de chèvres, ndlr),
mais elles sont dans les champs » ( Associated press)
« Pourquoi
j'ai imaginé le SABR, déjà ? Pour moi ça n'avait rien à voir avec les
deux autres, en tout cas. En fait, je l'ai fait comme ça en rigolant
avec Benoît Paire, une fois à Cincinnati (en 2015), lors d'un premier
entraînement avec jetlag (il prend une longue respiration). Ah oui parce
que Seve (Severin Lüthi, son coach) voulait que je retourne plus dans
le terrain, voilà ! Et du coup je lui dis : « Tu veux dire comme ça ? »
(Il mime une prise de balle ultra‐précoce). Et tout est parti de là. Il y
avait déjà eu une tentative en Suisse pendant un entraînement, si je me
souviens bien, mais c'est avec Benoît que ça a pris forme. Je faisais
des trucs tellement dingo, winner, tac, ping‐pong, on ne pouvait pas le
croire, on rigolait tous ensemble, faudra demander à Benoît un jour.
C'était un entraînement complètement décontracté. T'arrives vers 15
heures, ton match est à 20 heures, à la nuit tombée, on était seuls sur
le court central, c'était magnifique... »( l'Equipe)
« Je ne suis
pas sûr de pouvoir tout gérer, mais je vais essayer... J'ai connu des
moments difficiles par le passé, en étant horriblement nerveux. Toutes
ces années. Ce match est très différent. Jouer avec Rafa, c'est vraiment
différent » ( à l'O2)
»(Il se marre.) Mais je ne sais même pas
où c'est, la dernière fois qu'on s'est joués (rires) ! Wimbledon 2019 ?
Je ne me souvenais même pas. Non, je me vois aller en vacances là‐bas et
envoyer mes enfants à l'académie. D'ailleurs, on en a déjà parlé avec
Mirka. Mais pas pour lui rappeler ça, ce n'est pas mon style. Chambrer
comme ça, je sais que beaucoup d'athlètes le font mais moi je ne suis
pas du tout comme ça, ce n'est pas moi. » ( l'Equipe)
« Je ne
sais pas comment nous en sommes arrivés là toutes ces années, nous avons
toujours été très liés, surtout ces dix dernières années. Et puis
depuis que j'ai des enfants, ça m'a changé d'une certaine manière, notre
rivalité a évolué, je ne sais pas. Je suis heureux là où je suis
maintenant, je peux appeler Rafa et parler de tout, j'espère qu'il
ressent la même chose, même si nous ne le faisons pas souvent. Le fait
d'avoir la famille de Rafa ici montre que tout va bien, on peut sentir
sa passion, dans ce sens nous sommes très liés. Je pense qu'il ressent
la même chose quand il voit mes parents, ma femme ou mes enfants, c'est
une bonne chose. Nous avons vraiment apprécié la compagnie de l'autre,
nous avons beaucoup de choses à nous rappeler, mais nous en avons aussi
profité. Nous avons un million de sujets de conversation, chaque soirée
que nous passons ensemble, j'ai l'impression que nous n'avons jamais
assez de temps. » ( à l'O2)
« Il n'est pas prévu de prendre le
poste de capitaine de l'équipe d'Europe. Probablement un jour, mais pas
pour le moment. J'ai hâte d'être à Vancouver. Je suis sûr que ça va être
fantastique » ( à l'O2)
« C'est vrai que le dernier match à
Roland, ce n'était pas trop ça. Il n'y avait personne dans le stade.
D'autant que je savais que ça pouvait être mon dernier match à Roland.
J'ai espéré que ce ne serait pas la nuit, malheureusement il a aussi
fallu en passer par là et jouer le soir tard. D'un côté, j'étais content
de jouer ce match dans ces conditions malgré le covid. D'un autre côté,
sans fans, c'était bien la merde. » ( RMC Sport)
« Je suis aussi
très fier de ma relation avec les fans de votre pays. Vous avez
toujours bien aimé le tennis champagne et je pense avoir été l'un des
rares joueurs à proposer ce tennis. J'adresse aux Français un énorme
merci. J'ai vécu beaucoup de choses chez vous : pas mal de tournois
juniors. J'ai gagné mon premier match à Toulouse (NDLR : en 1998 face à
Guillaume Raoux). Il y a eu Marseille, Roland, Bercy, que j'ai pu
gagner. La coupe Davis aussi, à Lille (NDLR : 2014). Je n'ai pas de plan
précis quant à un éventuel retour en France. Mais on n'est pas très
loin, hein... Ce sera très bientôt, j'en suis sûr. » ( RMC Sport)
« J'ai
vu la photo. Eh bien, je veux dire, c'était un court moment. Je crois
qu'à un moment donné, je sanglotais tellement fort, et je ne sais pas,
tout me passait par la tête pour dire à quel point je suis heureux de
vivre ce moment là avec tout le monde. Je pense que c'est ce qui était
si beau dans le fait d'être assis là, de tout absorber pendant que la
musique jouait, et que la concentration était peut‐être plus sur elle
[la chanteuse Ellie Goulding]. Alors, vous oubliez presque que vous êtes
toujours pris en photo. Je pense qu'à un moment donné, parce que je ne
pouvais pas parler et que la musique était là, je l'ai touché, et je
pense que c'était peut‐être un remerciement secret. Je ne sais pas ce
que c'était, mais pour moi, c'est peut‐être ce que c'était et ce que
j'ai ressenti, et certaines photos en sont sorties. » ( New York Times)
« Je
pense que je me sens complet. J'ai perdu mon dernier match en simple.
J'ai perdu mon dernier match de double. J'ai perdu ma voix à force de
crier et de soutenir l'équipe. J'ai perdu la dernière fois en tant
qu'équipe. J'ai perdu mon travail, mais je suis très heureux. Je vais
bien. Je suis vraiment bien. C'est ce qui est ironique, c'est que tout
le monde pense à des fins heureuses de contes de fées, vous savez ? Et
pour moi, c'est ce qui s'est passé, mais d'une manière que je n'aurais
jamais cru possible. » (New York Times)
« J'ai eu peur avec
Murray. Je me souviens très bien de l'avoir vu dans les vestiaires en
Australie en 2019 après son match contre Bautista Agut. Je me souviens
qu'il avait dit : « Je suis peut‐être fini ». On nous a demandé de faire
des vidéos d'adieu. Alors je suis allé le voir et je lui ai demandé :
« Est‐ce que tu vas vraiment arrêter ? ». Et je me souviens qu'il m'a
dit, « Eh bien, avec cette hanche, je ne peux plus jouer. » Donc, il
savait qu'il était à un énorme carrefour dans sa vie. Mais oui, je suis
content d'être le premier, parce que je suis aussi censé être le
premier. Donc, c'est pour ça que ça fait du bien. Et j'espère qu'ils
pourront tous jouer aussi longtemps que possible et presser le citron.
Je leur souhaite vraiment le meilleur » ( New York Times)
« Pas
pour l'instant. Évidemment, il faudrait que ce soit un gars avec un
revers à une main. Personne n'a besoin de jouer comme moi, d'ailleurs.
Les gens pensaient aussi que j'allais jouer comme Pete Sampras, mais ce
n'est pas le cas. Je pense que chacun doit être sa propre version de
lui‐même. Et pas un copieur, même si copier est le plus grand signe de
flatterie. Mais je leur souhaite à tous de trouver leur propre voie, et
le tennis sera formidable. Je suis sûr que je serai toujours le fan
numéro 1 de ce sport. Et je suivrai, parfois dans les tribunes, parfois à
la télévision, mais bien sûr, j'espère qu'il y aura assez de tennis
avec un revers à une main, assez de tennis offensif, assez de flair.
Mais je vais m'asseoir, me détendre et regarder les matchs sous un angle
différent. » ( New York Times)
« Je pense que nous jouons tous
malades et blessés. J'ai toujours eu l'impression que je pouvais jouer
en supportant une certaine douleur, beaucoup de douleur, comme nous le
devons tous. Mais je pense que j'ai toujours très bien senti mon corps.
Je savais quand je pouvais tenir le coup et quand je devais faire
attention. Et j'ai toujours été d'avis que je préférais me reposer à un
moment donné : me donner une semaine, un jour, une heure, un mois de
plus, peu importe, et y aller doucement, reprendre l'entraînement et
revenir fort. C'est pourquoi j'ai essayé d'éviter toutes sortes
d'injections et d'opérations pendant longtemps, jusqu'à ce que je doive
me faire opérer en 2016. » ( New York Times)
« Je l'ai appelé
après l'U.S. Open – j'ai attendu qu'il termine ce tournoi – juste pour
lui faire part de ma décision de prendre ma retraite. Je voulais juste
lui faire savoir avant qu'il ne commence à faire des projets sans la
Laver Cup. Je lui ai dit au téléphone que j'étais probablement à 50–50
ou 60–40 de faire le double. Je lui ai dit : 'Écoute, je te tiendrai au
courant. Tu me diras comment ça se passe à la maison. Et on se
recontactera'. Mais c'est très vite devenu clair au téléphone, et Rafa
m'a dit : 'Je vais faire tout ce que je peux pour être là avec toi.' Et
c'était évidemment incroyable pour moi. Et cela a montré une fois de
plus combien nous sommes importants l'un pour l'autre et combien nous
nous respectons. Et j'ai pensé que ce serait une belle et incroyable
histoire pour nous, pour le sport, pour le tennis, et peut‐être même
au‐delà, où nous pourrions coexister dans une dure rivalité et en sortir
vainqueurs et montrer que, encore une fois, ce n'est que du tennis.
Oui, c'est dur, et c'est parfois brutal, mais c'est toujours équitable.
Et vous pouvez sortir de l'autre côté et avoir encore cette grande
rivalité amicale. Je pense simplement que ça s'est terminé encore mieux
que je ne l'aurais cru. Donc, un effort incroyable de Rafa, et je
n'oublierai jamais ce qu'il a fait pour moi à Londres. » ( New York
Times)
« Je pense que ce serait magnifique d'organiser un match
d'adieu et de remercier les fans, car la Laver Cup affichait déjà
complet avant l'annonce de ma retraite. Beaucoup de gens auraient aimé
avoir plus de billets mais n'ont pas pu, alors je pense que ce serait
bien d'avoir un ou plusieurs matchs d'adieu, mais je ne sais pas si je
peux ou si je dois le faire maintenant. Mais évidemment, j'adorerais
faire des exhibitions plus tard, emmener le tennis dans de nouveaux
endroits ou le ramener dans des endroits amusants où je me suis
éclaté. » ( New York Times)
« Pour être tout à fait honnête, j'ai
été bouleversé par toutes les belles choses qui ont été écrites à mon
sujet, dont beaucoup sur ma personnalité et sur ma personne. Presque
moins en tant que joueur de tennis, sur mon coup droit ou sur un autre
aspect du jeu. Cela a été une merveilleuse surprise pour moi de
découvrir que beaucoup de gens m'ont soutenu en raison de mon caractère.
C'est une tournure un peu inattendue de l'histoire. Je pensais qu'ils
allaient parler de mes réalisations, de mes accomplissements, de ce que
je représentais pour le jeu, et c'est tout. Mais c'était bien plus que
ça. Cela a totalement dépassé mes attentes. » ( Youtube ATP).